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17 juin 2011

Encore et toujours la même histoire, elle ne se limite qu’à un mot : CRISE. J’ai tenu hier, je ne sais par quel miracle, j’ai empoigné un paquet de gâteaux, je l’ai reposé et je suis partie…Mais dès 7h ce matin le sommeil m’a abandonné. Ma première pensée a été pour toute cette nourriture. Mon cerveau filtrait les informations pour ne laisser passer que celle là. La lutte a donc été de courte durée. Je m’en suis voulu avant même de commencer à bouffer, mais je l’ai fais quand même. Peut être que j’ai réellement envie de m’en sortir, je ne veux plus de cette vie, cependant me séparer du symptôme me fait peur. Je suis prisonnière de la gueule de ce monstre infâme ; et je suis ce monstre…prédateur et victime à la fois.

Qu’est ce donc ?...je distingue deux grands yeux jaunes, brillants, les pupilles d’un noir de jais. Ils me dévisagent droit dans les yeux, sans ciller, si intensément qu’il doit discerner mes pensées, et mes secrets les plus profonds. Sa peau est verte, irrégulière, marquée, comme si chaque blessure de la vie avait laissé sa trace. Je n’ose pas l’approcher, le toucher, et pourtant je suis dévorée par l’envie de sentir ses écailles sous mes doigts. Sa gueule est grande ouverte, peuplée d’immenses dents blanches ivoires, pointues et tranchantes, tel un piège en perpétuel mouvement, indomptable. Son haleine putride me brûle la gorge, qu’est donc ce monstre ? Je bouge, il bouge, étrange, le même mouvement fluide, calculé…un éclair me saisie…c’est une psyché, ce que je vois et qui m’observe n’est que mon reflet…ainsi je suis…un monstre ! Ce monstre me retient prisonnière dans sa gueule, je sens ses dents lacérées transpercer ma chair, et la marquer de bleus. Je me débats mais rien n’y fait, il me tient fermement, ne me laisse pas m’échapper. Epuisée par la lutte, je me laisse dévorer…mon avenir doit-il être ainsi ? Dois-je laisser le monstre vaincre ? Prédateur et victime à la fois, c’est comme s’il y avait deux personnes en moi.